Karen Lavot-Bouscarle

L'Arbre et la plaine

2011


Chaque peinture de Jacques Le Brusq est de l’ordre du don, presque une révélation du présent que peut être la vie. Il sait nous révéler l’âme des petits et grands monuments qui nous entourent.


J’ai bien sûr été saisie par certaines similitudes entre son regard et le mien, et notre façon de le retranscrire en utilisant des médiums pourtant très différents. Il travaille la peinture en contre-jour pour éliminer la perspective — surtout pas l’espace, au contraire — et supprimer les détails inutiles, aller à l’essentiel, à la profondeur du monde posée délicatement sur une surface plane. Je travaille la photographie parfois en flous et désaturation afin de privilégier l’émotion, en éliminant la description. Pourquoi cet écho, miroir si troublant dans certaines de nos images, quand nous ignorions tout du travail de l’autre ?


Nous cherchons en commun, le souvenir — non la nostalgie — de notre essentiel, de l’innommable. « La peinture commence là où les mots s’arrêtent car dit-il, les artistes expriment ce que l’on ne peut nommer. »







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Nous palabrons de concert — comme des évidences — nous savourons alors le plaisir du partage et cet appel au silence, à l’introspection et à la réflexion sur une communion avec ce qui nous entoure et que nous ne regardons plus assez, dans ce monde-aux-mille-images-seconde.


L’homme moderne a oublié que la terre ne nous appartenait pas, mais que nous lui appartenions. Pour revenir à cet équilibre, il faut changer notre regard, il faut se poser. Jacques Le Brusq nous offre dans son langage bien à lui, ces « portraits » qui sont une ode à la beauté vraie, pour nous chuchoter qu’il est temps de nous rappeler à la véritable vie.





1– Jean Giono, L’homme qui plantait des arbres, 1953, Éditions Gallimard, Paris, collection « Blanche », pp. 18 et 24, 2010.
2– Nouvelles de la science, variétés, informations in L’Astronomie, 1969, Vol. 83, p. 272 (SAO/NASA Astrophysics Data System).
3– Jacques Brosse, Mythologie des arbres, éditions Payot & Rivages, Paris, 2001



>> Texte accompagnant les peintures de Jacques Le Brusq, écrit en 2011 pour www.artkopel.com